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Photo du rédacteurMonsieur Saké

Le Mukyū Tenon Kimoto Junmai Daiginjo Sake, un Saké pour les dieux.

Dernière mise à jour : 17 oct.


Le saké Mukyū Tenon offert au sanctuaire Izumo Taisha

Je ne suis pas de ces athées qui entretiennent une intolérance fervente des religions voire une haine dévote des croyants. Je suis plutôt admiratif de ceux qui ont la foi, et parfois même envieux de leur candeur.

Et on doit reconnaître qu’en littérature, en musique, en beaux-arts et même en cinéma; la ferveur religieuse de certains créateurs leur a souvent permis d’atteindre le sublime.


Quelques semaines avant la pandémie, grâce à MIYASHITA Yusuke San, j’ai eu la chance de goûter au Mukyū Tenon Junmai Ginjo Sake, un saké justement sublime, créé par le Toji Tatsuya KOJIMA dont la démarche consiste à produire un saké pour les dieux. Et oui, pour les dieux.



Le Toji Tatsuya KOJIMA parmi les cuves de fermentation.
Toji Tatsuya KOJIMA

À un moment donné, je me suis demandé pourquoi les gens s’étaient mis à fabriquer et boire du saké. Après avoir fait quelques recherches et parlé au grand prêtre du sanctuaire de Saka, j’ai compris que le saké était à l'origine une boisson sacrée, naturellement pure et puissante.

Je me suis dit: «Faisons un saké sacré, un Omiki 御神酒, c’est à dire un saké à offrir aux dieux, en recherchant la pureté, plutôt qu’un goût ou des arômes. Faisons-le pour exprimer notre gratitude en métamorphosant le riz, qui est une bénédiction de la nature, et pour rendre un hommage au travail manuel des fermiers ».

—Toji Tatsuya KOJIMA



Pour la petite histoire, la brasserie Itakura est située dans la ville d'Izumo (préfecture de Shimane), un lieu spirituel célébré dans la mythologie japonaise et l'un des berceaux du brassage du saké. C'est là que le dieu Ōkuninushi 大国主 descendu du ciel et entama la création du Japon. Et chaque année, en octobre, toutes les divinités du pays (elles sont des millions) s’y réunissent!

Jadis, l’alcool de riz était offert aux dieux pour favoriser une récolte abondante. Les rituels associés à ces offrandes induisaient un esprit de corps permettant un travail d’équipe plus efficace et donc une production plus riche.


Le nom de la marque Tenon vient du Mukyu Tenon 無窮天穏 des écritures bouddhistes. Mukyu 無窮 signifie sans souffrance. Tenon 天穏 signifie ciel calme, paisible. On pourrait traduire leur combinaison par "Sous des cieux paisibles, il n'y a pas de souffrance.


Le mot SAKE de Mukyū Tenon Junmai Ginjo Sake réfère au mot 齋供 jadis prononcé Saïka et duquel vient le mot saké 酒 désignant l’alcool.

齋 : propre, pur et sacré, purification religieuse

供 : nourriture, encens, service.

On pourrait traduire le mot SAKE 齋供 par « pure offrande, sacrifice religieux ».


La fabrication du saké est la forme la plus tangible de l'acte de prier; c’est littéralement transformer en fête pour les dieux le riz qu’ils nous ont offert.

L’Omiki 御神酒 est une offrande pour marquer de la gratitude.

À l'époque où les micro-organismes n'étaient pas connus, la fabrication du saké, tout comme la culture du riz, était un monde mystérieux. Les rituels servaient aussi à conserver et à transmettre les savoirs empiriques.

J'ai l'impression qu’utiliser les bénédictions de la nature comme le riz et le koji et emprunter le pouvoir des dieux pour fabriquer du saké est la meilleure action que les Japonais puissent faire pour atteindre le bonheur.

—Toji Tatsuya KOJIMA



Bouteille de Mukyū Tenon Junmai Ginjo Sake
Mukyū Tenon Sake Kimoto Junmai Daiginjo

Chaque année, la brasserie Itakura offre du saké au festival religieux du brassage qui se tient aux importants sanctuaires Izumo Taisha et Saka, sanctuaire dédié à Kusunokami, le dieu du brassage du saké. On dit que le sanctuaire de Saka est le berceau du brassage du saké.


Il n’y a aucun sacrifice à offrir un saké ordinaire aux dieux; comme il n’y a aucune générosité à donner aux pauvres ses boîtes de conserve périmées et ses vêtements trop usés pour être portés.

Lorsque je l’ai goûté en décembre 2019, juste avant la pandémie, le Mukyū Tenon Junmai Ginjo Sake était un Ginjo (Seimaibuai 60%), depuis Tatsuya KOJIMA a décidé d’en faire un Daiginjo (Seimaibuai 50%).


La recherche de pureté et la quête du divin exigent qu’on fasse un Daiginjo.

—Toji Tatsuya KOJIMA


Puisque les sakés Kimoto sont fragiles, je n’ai pas osé les faire voyager alors que les chaînes logistiques étaient sérieusement ralenties par la pandémie.

Maintenant, parce que les délais de transport sont raccourcis, je pense que le moment est opportun pour soutirer à l’autel du sacrifice le divin Mukyū Tenon Kimoto Junmai Daiginjo Sake afin de partager au Québec quelques caisses de cette paix céleste.


Kampaï.



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